Histoire du Bâtiment, du passé à l’avenir…
A notre époque, le Bâtiment est un domaine de technologies diverses et variées dont nous avons, en règle générale, qu’une infime idée. C’est un secteur dynamique dans lequel travaillent presque 1.600.000 personnes (hommes et femmes confondus), plus de 500.000 entreprises et 126 milliards d’Euros de chiffres d’affaires réalisés. C’est une corporation ancienne devenue ultra contemporaine. Nouvelles technologies, nouveaux matériaux, nouvelles compétences, nouveaux savoir-être, nouvelles réalisations… Un monde incroyable que je vous propose de découvrir sous un nouvel angle.
En France, le secteur du Bâtiment a généré 126 milliards d’euros dont 81 milliards sont produits par des entreprises de moins de 20 salariés (Source estimation CAPEB pour l’année 2015 à partir des données CAPEB/I+C et MEEM).
Des chiffres qui commencent à parler quand on creuse un peu (Source ACOSS 2014 et Répertoire SIRENE) :
– 501.787 entreprises dans le secteur du Bâtiment (hors auto-entrepreneurs) dont 98 % sont des entreprises de moins de 20 salariés
– 1.098.994 salariés
– 75.064 apprentis
– 418 429 travailleurs non-salariés déclarés au RSI (Source RSI au 31/12/2014) dont 35 % sont des auto-entrepreneurs (Source RSI au 31/12/2014).
Le Bâtiment est un domaine hyperactif qui est loin de l’image qu’il avait, il y a 20 ans. Les salariés de ce secteur ne sont plus les cancres et les mauvais élèves dont on se débarrassait en les casant dans une des corporations de cette activité. Ce sont des techniciens qualifiés allant des débutants en tant qu’ouvriers d’exécution, à des spécialistes tels que des ingénieurs et des experts en passant par des techniciens dans des bureaux d’études.
C’est aussi un secteur qui forme, recrute, évolue en permanence. 97 % des salariés des entreprises de moins de 10 salariés sont formés régulièrement (Source Constructys en 2015).
L’apprentissage est la solution préférée des entrepreneurs pour former des techniciens à des compétences spécifiques. Là encore, les chiffres parlent d’eux-mêmes pour situer les jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi :
- 69 % des jeunes passent un CAP par la voie de l’apprentissage
- 100 % obtiennent un BP (Brevet Professionnel – niveau Bac) toujours par l’apprentissage
- 31 % des techniciens sont diplômés d’un BTS par la même voie.
La formation par alternance (l’apprentissage) ou la formation continue dans ce domaine a toujours existé.
Tout au long de l’histoire, le Bâtiment a été un secteur d’activités important. 6.000 ans avant J-C, les chercheurs retrouvent des traces de constructions composées de briques et d’argile blanche dans la vallée de l’Indus au Pakistan. Sans compter naturellement, les constructions de l’antiquité (Egypte, Rome, Grèce, etc…). Les constructions de tous temps sont essentiellement des signes de pouvoir et d’une technologie remarquable pour les souverains et la noblesse.
Le moyen-âge voit arriver les cathédrales érigées pendant des dizaines et dizaines d’années par les bâtisseurs que sont les ouvriers et les apprentis faisant partis de l’élite. Les artisans sont considérés comme des bourgeois, des artistes que les ingénieurs et les maîtres-d’œuvres s’arrachent à prix d’or. Ils signent leurs ouvrages tout comme les artistes peintres. Le travail est commandé par des évêques, des souverains, ou par des nobles. Aujourd’hui encore leurs édifices sont debout et défient le temps.
Le moyen-âge c’est aussi les différents métiers du Bâtiment qui s’organisent en corporations. C’est Etienne Boileau, nommé Prévost de Paris par Louis IX, qui rédige le tout premier acte d’organisation des métiers en 1268. C’est la naissance du compagnonnage. Au début, le Tour de France des Compagnons reste secret afin que les ouvriers s’émancipent. Ils prennent plus de valeur aux yeux des architectes. Ils sont sélectionnés par rapport à leur savoir-faire qui se transmets à des apprentis triés sur le volet. Le compagnonnage est alors associé aux cathédrales et aux croisades.
Au XVIII ème siècle, ce sont 12 métiers différents qui sont répertoriés dans le Bâtiment :
L’entrepreneur est celui qui se charge de la conduite et de l’exécution de l’édifice, selon les prescriptions et dessins de l’architecte.
L’appareilleur trace les coupes aux tailleurs de pierre pour former les voûtes et les colonnes, entre autres.
Les sculpteurs travaillent les pierres, le marbre, ou le bois.
Les tailleurs de pierres donnent aux pierres, les formes tracées par les appareilleurs.
Les maçons construisent les murs, murailles, font les enduits, les crépis, et les plafonds.
Les carreleurs posent de carreaux sur les planchers.
Les charpentiers réalisent les charpentes, mais posent aussi, le bois des planchers, les cloisons et les grandes portes.
Les menuisiers posent les parquets, les lambris et les croisées.
Les vitriers taillent et posent le verre des vitraux et des croisées.
Les serruriers font les rampes d’escaliers, les grilles, les balcons, les serrures.
Les couvreurs couvrent les édifices avec de l’ardoises, des tuiles, ou de la chaume.
Les plombiers travaillent le plomb des gouttières et des terrasses puis avec l’avancée de la technologie des conduites d’eau.
Se rajoutent aujourd’hui, de nouveaux métiers qui ont émergés : les peintres, les électriciens, les plâtriers, les chauffagistes, les ingénieurs, les technico-commerciaux, les techniciens de Bureaux d’Etudes, etc…
Tous ces métiers anciens comme nouveaux ont évolué en fonction de la Société avec la science, la recherche, les modes, la culture… Les nouvelles habitudes de vie de chacun ont influé sur le Bâtiment. Les constructions (immeubles, viaducs, maisons, usines, etc…) sont de plus en plus ahurissantes. Elles font appel à de nouveaux modes de pensée, de nouveaux matériaux, de nouvelles technologies, de nouvelles compétences bien évidemment, qui donnent vie à des édifications stupéfiantes qui respectent l’environnement et l’écologie.
Finalement, ces anciennes connaissances deviennent celles de l’avenir !